Pendant une semaine, les équipes de Curiocité se sont mobilisées pour questionner la mort, à travers des entretiens auprès de spécialistes, des chroniques inédites, des surprises sonores, et des contenus spécialement pensés pour l’occasion.
Lundi 25 novembre: Journée de lutte contre les violences sexistes et sexuelles: qu’est-ce le continuum féminicidaire ?
Nous avons reçu Nolwenn MINGANT, professeure d'Histoire et Culture des États-Unis et responsable du Master Études sur le Genre à l’Université d’Angers. Elle a animé avec Stéphanie Wytrykowski, l’atelier : “Cinéma et culture : pouvoir des images et des récits”. Un atelier participatif conduisant notamment à interroger le mécanisme du “male gaze” et à échanger sur la possibilité et l’importance de créer de nouveaux imaginaires, d’écrire de nouveaux récits, une manière aussi de lutter contre les violences de genre.
La culture du viol c’est l’idée que l’objectivisation des femmes va entraîner jusqu’à la possibilité de viol ou de meurtre
Efflam nous a fait visiter les locaux de l’association Solidarité Femmes accompagné de Catherine Vignaud, directrice de Solidarité Femmes Loire-Atlantique, association qui accompagnel es femmes victimes de violences conjugales ou familiales.
Ça fait 45 ans que les professionnelles ici entendent des femmes expliquer qu’elles ont été violées régulièrement par leur mari, c’est ça qu’on entend tous les jours
Mardi 26 novembre: les alternatives solidaires dans le secteur des pompes funèbres
La mort semble être devenue un business qui tend à nous en déposséder. Pour lutter contre cette dérive, certaines personnes se sont mobilisées pour que chacun·e puisse choisir ses obsèques librement, en conscience et selon ses moyens : c’est le cas de la coopérative funéraire de Nantes.
Pour en parler, nous avons reçu Mathieu Piveteau, maître de cérémonie à la Coopérative Funéraire de Nantes.
Nous on est conseillers funéraires pour le cadre légal [...] mais on attend que la famille puisse nous donner notre place, à quelle place elle a besoin de nous et comment elle a besoin de nous
Emma a recueilli les témoignages de Yann et Alice toustes deux étudiant·es en sixième année de médecine, afin d’interroger les conséquences de la perte des patient·es sur leur propre rapport à la mort.
En réanimation, on est conscient qu’il se passe des choses très graves. Il faut réussir à comprendre que ça va impacter notre vie personnelle, nos week-ends, nos trajets en voiture, nos trajets à vélo…
Nous, un peu égoïstement, on peut aussi se servir de la mort qu’on voit tous les jours, pour construire nos vies, et appréhender notre mort et notre mourir
Mercredi 27 novembre: La musique funéraire
Dans Curiocité : L’Interlude, nous avons reçu Aliette Frangi, violoniste et fondatrice de l’entreprise Elicci qui propose un accompagnement personnalisé des obsèques par la musique. A l’aide de son regard expert, nous avons questionné la place accordée à la musique dans le deuil.
On peut se dire que dans une cérémonie d’obsèque, il va y avoir un moment un peu méditatif, un moment un peu plus triste et un moment un peu plus joyeux… Mais il y a une tendance que l’on observe qui est que les familles veulent vraiment faire un bel hommage à la vie
Jeanne nous a partagé l’organisation de ses propres funérailles.
J’ai écrit comment je voulais que mon enterrement se déroule, pour qu’il me ressemble et surtout pour que mes proches n’est pas à se torturer le cerveau à tout organiser.
Jeudi 28 novembre : Mort·es de la rue et rites funéraires
Prune a reçu Bérangère Grisoni, présidente du collectif national "Les mort.es de la rue", une association qui énumère, décrit les personnes à la rue décédées, et leur rend hommage.
C’est très alarmant, on recense de plus en plus de personnes qui sont décédées sans logement propre, et la moyenne d'âge au décès est toujours extrêmement basse, elle ne dépasse jamais 50 ans
Dans son reportage, Suvann nous emmène au Lieu Unique à l'atelier mené par Eddy Davy thanatopracteur, consacré aux rites funéraires à inventer qui s'est déroulé le 23 novembre dernier.
Moi ce qui me touche le plus comme rite funéraire, c’est celui qui va permettre au défunt d’être 100% impliqué, ça veut dire qu’on a su écouter le vivant pour organiser sa mort, peu importe ce qu’on en fait, [...]. Ce qui compte, c’est qu’il faut peut être s’en inquiéter avant
Julie, quant à elle, nous a concocté une capsule sonore consacrée au deuil avec les témoignages et musiques de l'artiste Iokanaan
En parlant d'elle et en parlant de son décès, je parlais de moi. Ce qui est étonnant, c'est que ça m'a énormément raccroché à la vie. (...) Le problème de la mort, c'est que c'est celle des autres