Il était doux le souvenir de l’édition 2019 au Quai à Angers. Levitation France, ou le petit cousin français du Lévitation d’Austin au Texas, a fait son grand retour à Angers en 2021. Deux ans d’attente pour pouvoir replonger dans l’univers si particulier de ce festival.
Une programmation aux petits oignons, une charte graphique hypnotique, et un lieu culturel bien connu des Angevin·e·s comme terrain de jeu. Tous les éléments semblaient parfaits pour une reprise en beauté. C’était (presque) le cas...
Première inconnue : la météo ! Car cette année, c’est sur le parking de la SMAC angevine le Chabada que s'est déroulé le festival. Deux scènes se font face, un bar central. Un peu plus loin on trouve deux food corners, un autre bar dans le Chabada ainsi que le merch et cerise sur le gâteau : un stand de vente de BD dans le festival, superbe idée !
JOUR 1
Ciel bleu et soleil encore chaud présument une très bonne entrée en matière.
Au programme de ce premier jour : La Houle, Nova Materia (en remplacement de Ambassade), Mêlenas, Sonic Boom, Dame Area, The Limiñanas, La Jungle.
Avec les deux scènes qui se font face, il suffit d'opérer une rotation à 180° pour poursuivre l'expérience, les concerts s’enchaînent presque sans interruption. Sur ce premier jour de festival, on salue une programmation de choix ! Avec une mention spéciale à Mars Red Sky, Nova Materia mais surtout Dame Area et la Jungle.
Dame Area est un duo barcelonais impressionnant. Un projet qui tape fort, mixant electro et chants en espagnol. La chanteuse est expressive en concert, ce qui dénote de son compère, plutôt impassible avec sa veste de cuir, ses rouflaquettes et ses synthés lancinants. Puis la machine s’emballe. Le duo semble s'énerver vers une dimension plus sauvage... La seconde phase s'active, et une grosse énergie émane de ce groupe. Nos oreilles sont titillées par la chanteuse qui produit des sons stridents, métalliques, comme une fourchette amplifiée sur une assiette.
La Jungle clôture ensuite cette première journée. On note un léger retard suite à un problème de câble : une musique d'attente est lancée et c’est parti ! Gros son qui tabasse d’entrée. T-shirt, techno, bière, frites, fricadelles, la belgitude revendiquée. C’est un OMNI (objet musical non identifié). Le duo belge ne semble pas tourner qu'à la sauce Dallas. C'est puissant comme du noise rock, qui ne serait pas joué assez fort, mélangé à une techno sortie d'une usine de biscuits survitaminés. Quoi de mieux que La Jungle, au final, pour terminer cette première journée ? Malgré les bouchons d'oreilles les tympans saignent !
JOUR 2
Malgré une météo capricieuse en ce milieu de journée, la foule est présente. Quel plaisir de revivre un festival comme celui-là ! Un vent humide mais surtout de liberté flotte sur le parking du Chabada. Si le vendredi était un pari gagné, ce samedi s’annonçait tout aussi délectable.
Au programme de ce second jour : Los Bitchos, Lice, Parrenin Weinrich Rollet, Slift, Baston, Sonic Boom & Zombie Zombie, Tiña, Shame, Working Men’s Club, Wild Fox, Anika. Une sélection éclectique avec quelques gros coups de cœur !
Anika : encore un début du concert perturbé cette fois par une coupure de courant, mais qui, une fois le problème réglé, délivre une pop douce et spatiale. Magnifique découverte qui aurait eu encore une autre dimension dans une salle fermée et plus intimiste. On se laisse néanmoins bercer durant le concert, comme une sieste musicale.
Sift : Déjà relativement connu, le groupe reste toutefois une grosse claque. C’est propre, millimétré, intense, une énergie folle, sûrement un des meilleurs concerts !
Los Bitchos : Proposition un peu étonnante après Slift, mais très bonne surprise. En tout cas rien de tel pour se réchauffer un peu que d’écouter et admirer ce groupe haut en couleurs, mené par une chanteuse guitariste charismatique. Vêtue d'une version alternative du pantalon de la mythique tenue de Bruce Lee mais version rouge, elle dégage une énergie lumineuses aux côtés des autres amazones musiciennes. Ça respire le soleil : c'est entraînant, pétillant. Sans s’en rendre compte on se déhanche. De loin la meilleure surprise pour moi cette année. Une dynamique, un tempo et une musique qui donne le sourire. A voir sous le soleil pour plus d’immersion.
En conclusion, la programmation aura fait un travail remarquable. C’était une édition intéressante, bien qu’elle n’ait pas pu se tenir au Quai, un lieu qui reste tout de même particulier pour recréer une sensation d’immersion totale. De mon point de vue, c'était plaisant de (re)découvrir certains groupes. On espère s'y retrouver l'année prochaine !
Si vous n’êtes pas convaincu·e que Levitation France est un must, voici de quoi vous tenter :
Un article rédigé par Aurélien Bianco.
Crédit photo de couverture : © Levitation-Le Chabada Angers