Pour sa première fois à Carhaix (sur le site des « Vieilles Charrues ») le « Motoc » a battu son record de fréquentation, quelque peu entaché par des soucis d’organisation à corriger pour les prochaines fois.
Suivez-nous pour cette 15ème édition du deuxième festival de Metal français.
Jeudi 17, premier jour.
Arrivé·es la veille, comme à notre habitude, nous commençons notre festival avec Komodor qui imposent leur ambiance et mettent le feu dès l’ouverture avec leur rock tout droit sorti des seventies.
Nous avons eu la chance de leur poser quelques questions, juste ici :
On passe directement au Thrash sale et violent de Warbringer, un moment intense et sans concession, à leur image.
Moment très attendu pour nous, les Burning Witches, avec leur Heavy Old School puissant. Les sorcières sont venues capter le public et une véritable osmose est née, merveilleux.
Après une petite pause, on retrouve Ugly Kid Joe, moment de nostalgie pour toute la génération MTV. Un vrai plaisir de revoir « Whitfield Crane », chanteur de légende qui a collaboré avec les plus grand·es.
On passe à Angelus Apatrida et leur Thrash classico classique, des riffs sous speed, une succession métronomique d’uppercuts au foie, portés par leurs messages revendicateurs.
Quand est-ce qu’on nous les passe en manif ?
La première tête d’affiche de ce festival est Wolfmother. Le public a pu profiter des plus grand succès des rockeurs australiens, comme « Joker and the Thief » ou bien sûr « Woman ».
Néanmoins le groupe que nous attendons le plus ce soir est Steve ‘n’ Seagul groupe finlandais qui reprend les plus grands (Iron Maiden, Kansas, Metallica, etc) en version country/bluegrass.
Tous d’excellent musiciens, avec surtout "Jamppa", le meilleur contrebassiste qu'il nous a été donné de voir.
Et un public conquis qui chante à l’unisson l’éternel « Antisocial » de Trust juste parfait.
Et on termine avec Extinction A.D un Thrash musclé (c’est le cas de le dire) agrémenté de Hardcore, bien violent comme on aime pour clore cette première journée.
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Vendredi 18, deuxième jour
On commence avec le Death technique de Gorod, toujours aussi bon, aussi fort et aussi efficace !
Place à l’un des premiers groupes de metal tunisien (fondé dans les années 90) Carthagods et à leur Heavy de grande qualité
C’est avec beaucoup de plaisir que nous nous rendons devant Hrafngrimr (prononcez Ravengrimar) groupe de Pagan néo nordic indispensable pour tous les fans du genre.
Un show qui fait vibrer le public au rythmes des chants, des instruments anciens et des danseuses.
Nous avons eu la chance d’avoir Mattjö en interview :
On traverse la méditerrané avec les Togolais d'Arka ‘n Asrafokor pierre angulaire du Metal africain.
Un son surprenant, tribal et une ambiance unique, acclamé par le public !
On ralenti le rythme, car avec hypno5e et leur Post-Metal, on sombre dans l’atmosphère lourde et l’ambiance mélancolique, un peu comme si les morceaux étaient composés pour un Michael Haneke metalleux.
Sobre, élégant, glorieux, digne, humble, les mots manquent pour décrire le Death mélodic d’Insomnuim
On reste dans le Death avec les légendes de Carcass, passage obligatoire pour tous·tes les fans de ce registre. Depuis leur reformation en 2007, ils sont toujours aussi carrés et professionnels.
On les a déjà vus maintes fois et pourtant nous y revenons : Epica, a encore livré un show de fou, parfaitement millimétré, une déferlante inarrêtable.
On ferme cette journée bien remplie avec Marduk quintessence du Black metal, qui malgré leur âge (33 ans de carrière tout de même) s’offre complètement au public venu les acclamer.
Avant d’aller se coucher, un passage obligé devant l’OVNI Ic3peak.
Duo russe, militant pour l’Ukraine et la fin de la guerre, avec un style vacillant entre deux mondes, d’un côté un électro ambiant sombre et de l’autre un rap hardcore avec Nastya Kreslina, la chanteuse, courant sur scène tel un hamster défoncé au crack, une expérience unique mais non dénué d’intérêt.
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Samedi 19, troisième jour
Ce samedi matin commence directement avec les bisontins de PØGØ, un véritable mélange des genres entre Trap et Metal. Un choix qui peut paraitre risqué, mais qui marche grâce à leur superbe énergie et leur originalité.
Signé chez les acteurs de l’ombre avec leur Black Mélodique, Pénitence Onirique ont envouté la scène de leur ambiance ésotérique.
Il est temps de passer à du très lourd, puisque c’est au tour d’Akiavel, le groupe de Death qui monte en flèche mené par le growl d’Auré, véritable pile électrique sur scène.
Il y a beaucoup de choses à dire alors autant leur demander directement en interview.
Actif depuis 2005 les écossais de Bleed From Within offrent sans retenue, avec beaucoup de puissance et d’énergie, leur metalcore.
Après un très bon passage au Hellfest, les papis de Ludwing Von 88 fêtent encore leurs 40 ans de carrière. Costumes, décors, confettis, tout ce qu’il faut pour un public déjà conquis malgré quelques couacs (ne plus se souvenir des paroles de leur morceau le plus connu c’est quand même fort).
Après 20 ans de carrière Watain est toujours au top du Black Metal ultra violent, comme toujours avec un jeu de scène enflammé (vous l’avez ?!)
Dans un tout autre style, les éternels Toy Dolls (au sens propre) : les années passent mais le show est toujours au rendez-vous, avec la même énergie, la même joie et le même plaisir de chanter « Nellie the Elephant » avec eux.
Et on termine très fort avec la folie de Little Big. Même si les membres du groupe sont de moins en moins nombreux sur scène, ce qui fait un peu vide sur la Mainstage, on prend beaucoup de plaisir à profiter de l’imitation de Freddy Mercury ou de leur reprise des Ramones.
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Dimanche 20, dernier jour
On commence ce dernier jour avec les portugais de Gaerea, véritable phénomène sur internet, ils ont conquis le public avec un Black Metal compact mais mélodique, lourd mais expressif. Une excellente découverte !
Place au thrasheux de Heart Attack, qui sont venus prendre possession de la grand scène pour rendre hommage a ce mauvais dieu qu’ils ont créé pour l’album « Negative Sun ».
On oscille entre le Nü et le Heavy, toujours avec une violence rare.
Cette fois c’est Tom qui réalise ici sa première interview, on écoute :
Plutôt post rock que metal, Orpheum Black apporte une touche de fraicheur dans notre programmation avec un show théâtral, onirique et une ambiance léchée.
IMPRESSIONNANT ! c’est le terme adéquat pour Archspire, un Death Technique ultra rapide et nerveux où chaque instrument a quelque chose à dire et le dit fort et vite, wahou ! Mention spéciale à ce groupe et leur contact avec le public.
Après un passage au Hellfest, ils continuent leur inexorable tournée.
Quand on fusionne le hardcore, le rap et toute la culture nippone qui a bercé notre enfance, on donne naissance à quelque chose d’unique, c’est ça Rise of the Northstar
Supergroupe formé de David Ellefson (ex-basse de Megadeth), Guilherme Miranda (ex-guitare et voix de Entombed A.D.) et Michal Lysejko (ex-saccageur de fûts de Decapitated) Dieth c’est du old Thrash, classique mais efficace.
Nous arrivons à la fin de ce festival, mais pas sans le groupe que nous attendions avec impatience Avatar !
Véritable Freak show où se mêle Heavy, Death, Groove ; chaque morceau est original, unique.
Porté par le frontman « Johannes Michael » en Maître de cérémonie, la scène devient une piste de cirque qui semble trop petite pour lui et c’est alors que le public est inclus dans cette étrange spectacle comme un accessoire de plus dont il se joue.
On ne ressort pas indemne d’un tel show.
Et on termine avec l’un des pionniers du Black metal Abbath, toujours aussi solide. Même s’il reste caché derrière un épais nuage de fumée, la puissance qui s’en dégage est impressionnante.
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C’est là-dessus que ce termine notre voyage au Motocultor, encore une fois la programmation était exceptionnelle et ce déménagement sur le site des Vieilles Charrues une très bonne chose (avec mention spéciale aux gestionnaires de la presse et des photographes, bravo).
Néanmoins le festival tombe encore dans ses vieux travers organisationnels :
- - Une équipe de sécurité trop réduite, qui cause des files d’attente trop longues
- - Des bénévoles trop peu nombreux, qui se retrouvent en burn-out
- - Et surtout une gestion sanitaire catastrophique, avec très peu de toilettes qui ne sont pas entretenus (faute de bénévoles)
Espérons que le changement de site permettra au Motocultor de se sédentariser et de corriger ses points noirs qui lui collent à la peau, nous verrons ça dès l’an prochain !
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Articles : John
Interviews : John - Tom
Photo : Luna – Tom
Prise de son : Luna
Montage audio : Mathis