Super Compil Mega Hits 1987 💿
Bonsoir à tous·te·s !
Bienvenue dans Modulaire, comme tous les jeudis on s’embarque avec Nico, Raph, Clem, Lizzie et Ségolène pour une heure consacrée à la musique électronique.
Pour cette émission, on remonte 37 ans en arrière pour un nouvel épisode de la saga Super Compil Mega Hits 87, une émission faille temporelle où on enfile une veste à épaulette et une paire de jeans délavé pour débouler avec style en 1987.
Alors, c’est quoi le monde en 1987 ? En 1987, le 5 milliardième être humain voit le jour, le Tchad et la Libye se font la guerre façon Mad Max à dos de pick up Toyota et Reagan et Gorbatchev se mettent d’accord pour éviter que la terre ne carbonise dans un énorme brasier nucléaire avec l’option double-zéro Côté musique, l'année 87 apporte son lot de tubes intemporels, au premier chef desquels l’inimitable Voyage voyage de Desireless, qui résonne encore au dessus des vieux volcans dans les soirées dansantes du troisième age et les after d’adolescents.
Mais pour ce qui est de la musique électronique, en 87, il y a un genre plus emblématique que les autres, et ce genre c’est clairement l’acid house. L’acid house, comme son nom l’indique, prend racine d’un côté de la house, courant né a Chicago dans des clubs tels que le warehouse (dont la house tire son nom) où les communautés afro-américaines et LGBT trouvent un espace de liberté dans un contexte où la ségrégation raciale persiste. Dans ces clubs, des figures emblématiques comme Frankie Knuckles transforment les soirées en véritable rituel collectif de communion autour de la danse.
Si l’acid house tire ses origines de la house, elle lui ajoute l’acid, une ligne de basse hypnotique et mutante. L’acid, avant même d’être un style musical, c'est un son, le son de la Roland TB 303.
Ce synthétiseur, conçu pour remplacer un bassiste, est commercialisé aux débuts des années 80 puis retiré 18 mois plus tard du marché suite à son échec commercial. Ca aurait pu être la fin de l’histoire, mais l’engin fini par hasard dans les mains de producteurs de Chicago. Plutôt que lire les manuels d’instructions en japonais mal traduit, ils ont tourné les bitoniaux dans tous les sens et on produit un son alien, inouï, un truc caoutchouteux, ondulant, percutant, … acid quoi : un son indémodable, qui n’a à ce jour, jamais connu de défaveur.
Il n’a pas fallu longtemps pour que le son s’exporte en Europe.
La légende raconte que lors de l’été 87 une bande de 4 potes — dont Paul Oakenfold — partent en vacances à Ibiza. Là- bas, ils découvrent l’acid house et bien sûr, l’extasy ; une expérience si bouleversante que de retour en Angleterre, ils ouvrent chacun leur club pour recréer cette idylle méditerranéenne au cœur de Londres. Parce qu’au Royaume Uni à ce moment-là, Margareth Thatcher a interdit les rassemblements au-delà de 2h du matin et c’est tout une vague de rébellion qui s’empare de la jeunesse. 1987 c’est l’année où émergent les premières fêtes illégales, les warehouse parties dans les entrepôts abandonnés de Londres. 1987, c’est la naissance de la culture rave, qui explosent véritablement lors du Second Summer of Love, une saison où la musique, la danse et la drogue convergent un tourbillon où l’ennui et le désespoir se transforment en fête vibrante et subversive.
Tracklist
- Frankie Knuckles - Your Love
- Phuture - Acid Tracks
- Marschall Jefferson - Move Your Body (The House Music Anthem)
- Kraftwerk - The Telephone Call
- Board Of Canada - Visual Drone
- Mister Fingers - Stars
- Front 242 - Quite Unusual
- Nitzer Ebb - Join in the Chant
- John Rocca - I Wanted To Be Real