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[CONCERT/INTERVIEW] Vipères Sucrées Salées
Vipères sucrées salées c’est LE groupe à écouter sans modération… promis, ils ne sont pas venimeux ! 🐍

Baptiste à la guitare, Axel au clavier et aux cymbales et Mattis au chant et à la guitare, ça forme un bon trio de post-punk ! Retour sur une interview salée à Prun' et un concert sucré à l'Ubik, le jeudi 7 mars 2023.

Les Vipères Sucrées Salées à l'Ubik à Nantes (Mattis, Axel et Baptiste) ©Angèle Bigot

Il était impensable pour nous de louper leur retour à Nantes, après les avoir découvert aux Bars en Trans à Rennes en décembre 2023 ! Nous les retrouvons donc avec plaisir ce jeudi 7 mars à 17h, dans les studios de Prun' pour une interview qui a duré pas moins de 40 minutes : et nous n'avons pas vu le temps passer ! Pour écouter un extrait c'est par ici

ITW Vipères Sucrées Salées
🐍

Et retrouvez le reste retranscrit ci-dessous :

J’ai lu quelque part que Lyon est un peu un berceau du rock indé, et du rock new wave. Est-ce que c’est vrai que c’est une ville propice à la création ?

Axel : Oui. Comme c’est une grande ville, il y a beaucoup d'émulsion et notre style est vachement ancré dans ce paysage citadin, industriel, c’est une source d’inspi pour nous.

Il y a une belle scène à Lyon avec beaucoup de projets qui émergent et avec qui on s'entend très bien, et ça donne vraiment envie de faire la musique, avec toutes les salles qui portent ces projets, des cafés-concerts cools... Ces lieux sont propices à la création, surtout pour des groupes émergents. Dans certaines villes c’est compliqué d’avoir des cafés-concerts et des salles intermédiaires, alors qu'à Lyon il en reste quelques uns. 

Mattis : Il y a un esprit citadin, on ne va pas dire que Lyon est une ville de gauche non plus mais… Il y a cet aspect industriel comparé à Rennes. J’ai habité deux ans à Rennes, il y a beaucoup de groupes post-punk et punk parce que la ville est plus marquée à gauche politiquement ; ce sont des raisons différentes pour les deux villes.

Mattis et Axel dans les studios de Prun' ©Esteban Pinna

Pour cerner les personnages, et la vibe du groupe, j’aimerais parler du nom du groupe. Il est super intéressant et audacieux je trouve, parce qu’il est long et français. Est ce que vous pouvez nous en dire plus sur l’histoire de ce nom de groupe ?

Mattis : Je me baladais sur l'île de Batz avec Olkan, la personne avec qui j’ai monté le projet, et on s'imaginait qu’il y avait des créatures fantastiques sur l'île, ça nous faisait penser à un monde comme Pokémon…  Et on s’imaginait qu’il y avait des singes fluorescents… On est parti dans un délire. C’était dans la journée, pas le soir, je vous rassure. Et puis j’ai dit : "Fais gaffe, y’a des vipères sucrées salées qui vont sortir !".

Quand on a voulu créer le projet, c'était beaucoup plus délire au départ : c'était moins post-punk, moins marqué, moins “adultes”... On s’est dit que “vipères sucrées salées” ça tombait sous le sens, et on a gardé le nom parce que ça sonnait bien, ça se retenait bien ; on aimait bien et ça plaisait, donc on s'est dit que c’était pertinent de le garder. 

Quand on écoute vos paroles, on ressent beaucoup d’émotions différentes, un mélange d’amertume, de colère et de nostalgie, en tout cas c’est comme ça que je l’ai ressenti. Est ce que c’est un vecteur de création pour vous ?

Mattis : C’est un peu l’ADN des Vipères Sucrées Salées, il y a un côté militant, quelque chose de politique, mais c’est très personnel.  Il y a une prise de position, un rapport de force avec beaucoup de choses de la vie de tous les jours, beaucoup de choses qui sont marquantes, d'autres qui le sont moins.

On a la chance de pouvoir raconter des choses directement en français, ça permet de jeter à la gueule des gens certaines choses que j’ai envie de dire, soit des sujets personnels, soit des histoires que je raconte.

C’est vraiment ça, l’identité du projet, c'est né de beaucoup de moments de frustration. À nos début avec Axel on avait un autre projet, ça ne prenait pas pour des raisons artistiques, ce n'était peut-être pas assez mature. On s’est rendus compte que c’était compliqué de défendre le projet, il y avait un manque de solidarité. Vipères Sucrées Salées est né de tout ça, d’une frustration, d’une colère, le groupe a permis d’exprimer ces émotions là. C’est au cœur du projet de base. Et les gens ont l’air d’apprécier. 

Mattis dans les studios de Prun' ©Esteban Pinna

Axel : Au moment de créer Vipères, on s’est dit qu’on ne ferait plus de compromis, alors que dans nos derniers projets respectifs on avait la sensation qu'il fallait plaire à tout le monde. Quand Mattis m’a proposé de rejoindre Vipères, c’était pour ce côté exutoire, pour pouvoir monter une formule un peu énervée sur scène, se faire plaisir et juste ça. Évidemment avec un propos et un travail artistique derrière, mais la raison pour laquelle j’ai rejoint ce projet c'est parce que je me suis dis : "Ça y est, là on va pouvoir enfin faire un truc qui nous ressemble sans forcément devoir plaire". Et paradoxalement, le fait de se dire qu’on n'en avait rien à foutre, ça nous a permis d’avancer plus rapidement, peut-être plus librement aussi. 

Vous n'avez pas une batterie classique, juste des cymbales, est-ce que c’est un choix purement stylistique ? 

Mattis : C’est un choix artistique. Au début des Vipères Sucrées Salées on devait être six, le groupe était à Rennes, j'habitais à Lyon, je faisais des allers-retours... C’était mon pote Olkan qui gérait les répétitions, qui gérait les dates… c’était un casse-tête sans nom. On a voulu réduire toute la formule, on s’est dit : "On reste à deux et pour simplifier on va faire des boîtes à rythmes et jouer de la guitare". On s’est rendus compte que c’était un peu léger de passer de six à deux sans qu’il y ait de perte quelque part. Visuellement il y avait trop de musique qui n'était pas jouée en direct, donc c’est là que j’ai demandé à Axel s’il était chaud de rejoindre le projet.

Donc on s’est construit tout cet univers à trois, pour le live on aime bien, et il y a des côtés pratiques pour des raisons de transports... et puis un membre de moins, ne serait ce que pour être payé… c’est pas la première raison, mais on y pense aussi. 

Axel : À la base il y avait cette idée de vouloir réduire la formule, mais maintenant la boîte à rythme est vraiment au centre de la création. Ça nous permet de nous aventurer sur d’autres terrains. Au départ, l'idée c’était vraiment de reproduire des jeux de batterie sur la boîte à rythme, alors que maintenant on fait l'inverse : on prend les sonorités des boîtes à rythmes électroniques et ça donne d’autres sources d'inspirations. Notamment sur certains titres dans le live qui sont vraiment très très électroniques, voir techno…

Mattis : Qui ne sont pas intéressant joués par un batteur. 

Axel : Quand on a commencé à faire des répèt', j’ai eu l’idée de rajouter des cymbales parce qu’on est quand même dans une énergie punk, et ce qui ne sonne pas assez dans la boîte à rythme ce sont les cymbales. On trouvait ça intéressant d’apporter ce truc percussif sur scène, et moi ça me permet de bouger, de me défouler sur les cymbales...

Mattis : Et visuellement aussi ! 

Axel : Visuellement aussi, ça apporte un côté sympa plutôt que de juste avoir du backing track derrière. J’aime les groupes qui ont des backing tracks derrière, mais j’aime bien quand même qu’il y ait des gens qui tapent sur des choses. Visuellement je trouve que ça apporte beaucoup au live. Ça peut ne pas être grand chose, ça peut être un SPD ou un PAD, ou quelque chose comme ça… Juste quelqu’un qui va faire une percussion ou rajouter un tom basse, ça va plus m’embarquer sur le live, personnellement en tout cas. 

Je suis assez fan du son de la guitare en général dans vos titres, mais surtout dans Tovsk. Sachant que deux d'entre vous sont guitaristes, est-ce que c’est difficile pour vous de rester « raisonnable » sur la place que la guitare a à prendre dans vos titres ? 

Mattis : Alors je suis guitariste de base, donc quand je compose des démos, c’est souvent le premier élément que je vais mettre en avant, soit ça ou la basse. Mais Axel est au synthé, donc d’emblée c’est le synthé qui va prendre une place, et moi je vais rajouter de la guitare. Mais il se trouve que parfois dans les morceaux je mets beaucoup de guitare… Tout dépend de qui crée le morceau, mais en fait il n'y a pas une priorité sur un instrument plus qu’un autre je pense. Par contre c’est vrai que je vais peut-être être plus expressif dans les guitares qu’ailleurs, j’aime bien mettre de la mélodie en guitare donc c’est souvent un élément qu’on va retrouver tout au long des morceaux, surtout quand ils sont punk et rock. 

Mattis et Axel dans les studios de Prun' ©Esteban Pinna

Comment vous arrivez justement à créer de telle sorte que tous vos instruments soient mis en valeur à égalité ? Est-ce que vos bases instrumentales sont issues de jams entre vous, ou est-ce que vous écrivez tout à la note près ?

Axel : On fait très peu de jams, on commence un peu à en faire en répèt' mais c’est compliqué, comme on a de la boîte à rythme, c’est toujours un peu délicat…

Mattis : C’est très monotone quoi...

Axel : Ouais voilà, on va créer une petite boucle et jamer par dessus, ça n'a jamais rien donné de très concluant. Mattis fait une démo ou je fais une démo, on la retravaille ensuite et une fois qu’elle est travaillée et à peu près finalisée, on va la mettre en place en répèt' et c’est là qu’on retrouve des arrangements supplémentaires. 

Mattis : Quand ça part d’Axel ou que ça part de moi, ou parfois quand on est ensemble et qu'on fait le morceau de départ, on se consulte l’un l’autre, comme moi je suis guitariste et lui ne l’est pas, il est claviériste. Donc assez naturellement (et depuis qu’on se connaît d’ailleurs), il y a une complémentarité qui se fait à ce niveau là. C’est cool, on sait travailler ensemble. À l’écoute aussi, souvent on en parle et Baptiste peut rajouter quelques éléments. Mais c’est plus dans le live qu’il va le faire. On est assez complémentaires. Ne serait-ce que quand j’écris des textes, il peut m’aider et me dire “Non pas cette phrase, ça rentre pas trop dans le temps”... Et ensuite on part en répèt' et là il y a des arrangements live, avec Baptiste notamment parce qu’il a une très bonne expertise du son, peut-être plus électronique, il connaît bien la guitare électrique pour donner des effets etc.

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Leur album sort en automne, ça fait long à attendre mais ils nous réservent la sortie de quelques single d’ici là que nous attendons avec impatience. Ils sortent bientôt une live session captée au transporteur il y a trois semaines.

Ah, et si jamais, ils cherchent des labels… n’hésitez plus !

LA SUITE A L'UBIK !

Le groupe a continué de nous régaler avec un concert palpitant, et nous avons enfin pu découvrir quelques nouveaux titres qui nous mettent en haleine ! Ils arrivent à créer une ambiance de dingue que j'espère vous avoir transmis avec ces photos :

Les Vipères Sucrées Salées à l'Ubik ©Angèle Bigot
Les Vipères Sucrées Salées à l'Ubik (Axel) ©Angèle Bigot
Les Vipères Sucrées Salées à l'Ubik ©Angèle Bigot
Les Vipères Sucrées Salées à l'Ubik (Axel, Baptiste, Mattis) ©Angèle Bigot
Les Vipères Sucrées Salées à l'Ubik (Axel) ©Angèle Bigot
Les Vipères Sucrées Salées à l'Ubik (Mattis) ©Angèle Bigot
Les Vipères Sucrées Salées à l'Ubik (Baptiste) ©Angèle Bigot

Je vous laisse leurs prochaines dates juste en dessous :

Ici leur EP !  Ici le fameux single Tovsk !

Et nous n'avons plus qu'à attendre pour leur futur album !! 🐍

Un article et une interview réalisés par Angèle Bigot et Carla Conan. Photos par Angèle Bigot et Esteban Pinna.

Publié le
Un article réalisé par : SCV TECH
Atropa Belladonna
Kasra V