J’ai démarré le festival avec cette idée que j’aimerais pouvoir le décrire en 3 mots.
3 mots pour résumer l’énergie et l’essence de cet événement. Voilà le challenge que je m'étais fixée.
Cet exercice peut sembler, à première vue, difficile. Pourtant, au gré des rencontres, balades et concerts, l’identité unique du festival se profile.
Un lieu à forte identité
Mon périple commence le vendredi dans l’après-midi. J’ai rendez-vous au parc de sculptures monumentales pour découvrir le lieu du festival.
À peine arrivée, me voilà déjà enchantée.
Cette année, le festival a choisi de poser ses scènes et chapiteaux aux côtés de mégalithes.
J’avais eu l’occasion de me rendre à leur édition au bord de l’eau en 2019. Le cadre était déjà très appréciable.
De nouveau, les organisateur·ice·s placent la barre haute.
Vous l’aurez compris. Ces merveilles ne me laissent pas indifférente. D’ailleurs, je ne suis pas la seule à apprécier les différents décors qui s'intègrent parfaitement dans ce paysage culturel.
Plusieurs festivalier·e·s ont eu l'occasion de me partager leur appréciation pour l'emplacement du festival.
Il y avait des très belles façades. Très beau spot, les menhirs tout ça. C’est plutôt cool.
Cela dit, ma visite devra patienter.
J’ai à peine le temps de récupérer mon bracelet qu’il est déjà l’heure de me rendre à ma toute première interview.
Direction le château de Cop Choux. Je m'installe dans un cadre intimiste sous des jolis plants de Glycine.
Mise à l’honneur de la scène locale avec Alaskam
Sur les ondes de Prun’, vous avez peut-être eu l’occasion d’écouter les titres Norah ou Ohran. Ces derniers ont été composés par Alaskam.
Chargé d’inaugurer la scène Equinoxe, je le retrouve quelques heures avant sa montée sur scène.
Avec lui, je discute de l’ambiance qu’il construit sur scène, de l’évolution de sa musique mais aussi du festival Tilliacum qu’il découvre cette fois-ci en tant qu’artiste.
Je suis super content d’être là, j’aime beaucoup ce festival. Je l’ai fait sur la dernière édition en tant que festivalier. Super fier d’avoir été programmé sur la scène Equinoxe.
Alaskam n’est pas le·a seul·e nantais.e à fouler cette scène. Equinoxe et Lunar accueillent toutes deux plusieurs artistes des alentours pour nous ambiancer.
On (re)découvre ainsi des nantais·e·s que l’on commence à connaître chez Prun’. Pour n’en citer que quelques un·e·s : Aasana & Soa, Oreste, Fasme ou encore Hypnophone.
Mon coup de cœur personnel se dirige tout droit vers la scénographie de la scène Lunar. Elle installe son public dans une sorte de cuve où l’on dévale les pentes en roulant avant d’entrer en immersion sonore la plus totale.
Au plus proche du public avec Tetra Hydro K
Lors de mon périple, mon attention a été capté.
J'affectionne la proximité des artistes avec le public. On est loin de la hiérarchie verticale artistes/festivalier·e·s.
C’est l’avantage des festivals dit “à taille humaine''.
On croise ainsi des musicien·ne·s dans la foule au détour d’un concert. La convivialité est de la partie.
D’ailleurs, cette ambiance si chaleureuse a été mise en lumière par Kanay et Cyril de Tetra Hydro K lorsque j’ai eu l’occasion de les interviewer.
Moi je suis plus un festivalier dans l’âme, ça ne me dérange pas d’être dans la foule, de danser sur le groupe d’avant et de monter sur scène deux minutes avant de jouer et d’envoyer.
Avec THK, on discute ainsi de leur philosophie de vie, de leur rapport à la musique mais aussi de l’évolution qu’ils ont pu avoir au cours des dernières années.
Leur bonne humeur est communicative et je n’avais qu’une hâte, m'imprégner de leur énergie devant leur concert !
Micros coupés, qu'elle n’a pas été ma surprise lorsqu’ils m’ont posé ma propre question.
“Et toi, comment définirais-tu le festival en 3 mots ?”
Ma réponse, en trois mots : “Je sais pas.”
Il est encore trop tôt pour me faire une idée. Heureusement, le festival ne fait que démarrer.
À la rencontre des festivalier·e·s
Armée de mon micro pendant la soirée, je me laisse porter par la musique et les rencontres.
Les gens commencent tout juste à s’échauffer et à prendre la température.
- Familiarisation avec l’ambiance de chaque scène
- Découverte de l'atmosphère des différents bars
- Prise de marques au camping
À Tilliacum, on a beaucoup d’espace. On repère aisément les scènes. Toutes différenciées visuellement avec une programmation diversifiée pour satisfaire les goûts de chacun·e·s.
Ce qui est un grand avantage lorsque l’on vient avec des grands groupes d’amis. Il y a de quoi satisfaire les goûts de tout le monde.
Pour le moment, je trouve que c’est assez intimiste. Ce n’est pas aussi techno que ce que je pensais.
La soirée avance. On assiste à quelques soucis sonores sur la scène Solar, mais la bonne humeur perdure.
Balade entre deux scènes, mon regard se pose sur une affiche de prévention. La construction de Safe Space est indispensable, en tout temps, partout.
Prendre soin de soi et des autres avec La Fraicheur
Samedi, 15h. Le soleil est au rendez-vous et je me remets de mes émotions de la veille.
Je rencontre Perrine, AKA La Fraicheur. Une personne qui, pour moi, incarne parfaitement la démarche de construction d’environnement sécuritaire.
Je la retrouve quelques heures avant son DJ set.
On parle du festival, de différents souvenirs de sa carrière, mais aussi de son militantisme ancré dans l’action.
Elle nous partage (entre autre) son expérience avec la scène barcelonaise, les actions qu’elle met en place ainsi que le fait que la sécurité est un tout.
Aussi, notre conversation m’a particulièrement interpellée, car elle met en lumière un fait qui n'avait pas échappé à mon attention : la compétitivité de l’industrie.
À l’affiche du festival Tilliacum, la représentation féminine sur scène est d’environ 13%.
Quand on sait que sur un festival, ils vont allouer 20% de la programmation pour des femmes. On va toute se battre pour ces 20%. On n’a pas accès au 80% du reste du plateau.
L’industrie met malheureusement en compétition les personnes les moins représentées.
Bien qu’en tant qu’artiste, chacun·e fait des choses différentes avec un esprit différent, il y a encore du chemin à faire pour cesser de mettre les un·e·s et les autres en compétition et valoriser l'unicité de chacun·e.
Il est temps pour moi de retourner au camping pour une dernière prise de température avant que la soirée ne démarre.
Quand ta passion est ton métier avec Miley Serious
23h30. Je suis de retour au château de Cop Choux. Une dernière interview passionnante m'attends.
Miley Serious vient tout juste de terminer son set.
Quelques instants auparavant, sous ses yeux, le soleil se couchait de façon poétique. Elle est presque à domicile et découvre le festival Tilliacum. Nous revenons sur ses ressenties face à cette scène.
De fil en aiguille, on parle de son rapport à la musique et des avantages comme inconvénients que peuvent présenter un métier passion.
Une passion c’est ce qui te permet de te raccrocher à la vie est de t’échapper et moi maintenant c’est tous les jours, et mon échappatoire, elle est plus dans la même chose.
Je pense alors à toutes les personnes qui rendent possible l’organisation de ce festival.
Tout·e·s celleux qui ont passé·e·s des nuits sans sommeil et ont travaillé·e·s des heures et des heures pour nous permettre de profiter de ce délicieux événement.
Ce qui réunit l’ensemble des personnes présentes en ce lieu est, je pense, une passion commune pour la musique, l’art et l’échange.
3 mots pour résumer le festival
Finalement, je me sens prête à choisir 3 mots pour résumer l'identité de ce festival.
Ces mots se basent bien entendu sur mon vécu, mes ressenties ainsi que tous les échanges que j'ai pu avoir.
Ce festival, je l'ai vécu sous deux facettes. Journaliste et festivalière.
À mon sens, les mots qui me semblent les plus justes pour le qualifier coulent désormais de source.
Bienveillant. Authentique. Captivant.
Interviews, reportage et montage réalisés par Andréa Cauchoix
Article écrit par Andréa Cauchoix
Crédits photos : Suvann
D’autres photos du festival sont à retrouver par ici
Remerciements :
- Un grand merci à Anna pour m’avoir permis de réaliser toutes les interviews ainsi que pour sa bienveillance et disponibilité.
- Merci à tous les festivalier·e·s qui ont acceptés de témoigner au micro.
- Merci à Suvann pour les photos.
- Un énorme merci à tout·e·s les bénévoles, organisateur·ice·s et autres personnes qui rendent le festival possible.