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Retour aux Sources
Dernière diffusion le lun. 10 juin 2024 à 19h00
Retour aux Sources
Les correspondants locaux de presse
Diffusé le lun. 9 oct. 2023

Retour aux Sources, c'est l'émission dédiée à la critique des médias ! Le deuxième lundi de chaque mois à partir de 19h, l'équipe de RAS se réunit pour décortiquer le traitement de l'information et aiguiser l'esprit critique !

Retour aux Sources signe pour une saison 2 sur Prun' 92 FM ! Nouveau jour et nouvel horaire, mais le ton et les sujets restent les mêmes, avec d'avantage d'invité.es, de longues conversations et un accent mis sur les coulisses de la production de l'information.

Ce mois-ci, l'équipe s'est intéressée aux conditions de travail de ceux qui remplissent jusqu'à 80% d'un journal local comme Ouest-France : Les correspondant.es locaux de presse. Travailleur.euses de l'ombre, qui n'ont souvent même pas la possibilité de signer leurs articles, ils et elles représentent jusqu'à 30 000 personnes en France (contre 34 000 journalistes titulaires de la carte de presse en 2022).

Alors qu'il leur était autrefois demandé de collecter des informations brutes sur les territoires, iels constituent aujourd'hui une sorte de prolétariat au sein des rédactions, tant leurs missions ressemblent désormais à celles d'un journaliste professionnel, jusqu'à fournir un travail de fond, avec des articles anglés, rédigés, et des photos qualitatives pour une rémunération à la tâche dérisoire (qu'on estime souvent à 5 euros de l'heure).

Vous commencez à être révolté.e ? Lisez ce qui suit :

Les correspondants locaux de presse n'ont pas de contrat de travail, interdit pour cette "activité accessoire" (encadrée par une loi de 1987, révisée en 1993). Iels ne bénéficient pas non plus de cotisations sociales, mais seulement d'exonérations (négociées par les entreprises de presse) tant que le gain est inférieur à environ 600 euros par mois. Pour faire leur "activité" (qui s'est rudement professionalisée, donc), ils ne disposent pas de bureau, leur matériel n'est pas remboursé, ni leurs frais de déplacement, qui sont à leur entière charge. Et, vous vous en doutez, ils et elles peuvent aussi oublier la retraite, le chômage, la sécurité sociale, les indemnisations en cas d’accident du travail ou de grossesse. Seul leur reste le plaisir d'être indépendant.e. Sauf que, comme dit Mediapart : l'indépendance, ça a un prix. RDV le 30 octobre au ministère de la Culture et de la Communication pour négocier une révision de leurs conditions de travail.

Nous recevons en plateau Simon et Alexandra Girard, tous deux correspondant.es pour Ouest-France, ainsi que Pascal Bouguer, membre du Conseil d'Administration du Collectif National des Correspondants Locaux de Presse. Iels nous racontent leur quotidien, tiraillé.es entre l'attrait pour le terrain et le peu de reconnaissance qui leur est accordé.

Retour aux Sources, c'est aussi :

  • "Le jargon du mois : parlez-vous journaliste ?" la rubrique qui interroge une expression, un terme qu’emploient les journalistes entre eux et qui a la fâcheuse tendance à exclure le reste du monde. Ce mois-ci, FX explique la carte de presse : ce graal que visent les jeunes diplômé.es en journalisme qui, finalement, n'accorde pas tant de légitimité que du capital culturel, économique et social. Ses avantages (déduction d'impôts, réductions dans les musées et cinémas, accès à l'Elysée) représentent tout l'opposé de ce à quoi peuvent prétendre les correspondant.es de presse.

Musiques : Fear and Delight par The Correspondant et Non, non, rien à changé par Les Poppies.

Une émission animée par Julia et réalisée par Léo.

Ressources :

Electro Bamako
Plongée dans les sons d'Afrique